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Monsieur l’Abbé Christian-Philippe Chanut: prêtre insoupçonnable d’authenticité

Contribution de l’Abbé Hygonnet, Vicaire de la paroisse des Minimes à Bruxelles

M. l’abbé Chanut fut, intégralement, un prêtre de Notre-Seigneur et de la Sainte Eglise.

abbé Chanut

Monsieur l’abbé Chanut, lors d’une conférence à la paroisse des Minimes à Bruxelles, le 22 mars 2011.

Quoi qu’il fît, quoi qu’il dît, c’était fait et dit sacerdotalement ; car il était pris et comme perpétuellement saisi par son Sacerdoce.

Dans ce Sacerdoce, il se mouvait aisément, d’une aisance extérieure que tout le monde –y compris les mondains- lui reconnaissait immédiatement et sans hésiter, car la superficie d’un homme est évidemment ce qu’on aperçoit d’emblée, et parce que sa belle éducation et son érudition perpétuellement alimentée par d’incessantes lectures -diversifiées mais historiques au fond- étaient fort bien connues et reconnues de tous ceux qui le fréquentèrent peu ou prou.

Toutefois, tout y était sacerdotal, de sorte que des plus insignifiantes conversations diffusait une autre lumière, celle qui habitait l’être de M. l’abbé, ou de M. le Curé, quel que soit l’âge, la race, le sexe ou le milieu social de l’interlocuteur.

S’adaptant admirablement à chacun, il était prêtre pour tous, le prêtre et le curé de tous et surtout de chacun.

Le Christ apporta la pleine et définitive Révélation à toutes les âmes ; le prêtre poursuit dans cette ligne de l’universalité de la Foi et de la grâce.

La Foi devait être dite, avant tout, et vécue. Il ne s’agissait pas de la « monnayer » au prix de techniques apostoliques ni de plans pastoraux qu’il tenait pour vains, tout simplement.

Ce témoignage -à temps et à contre-temps- en faveur de la Foi était proclamé fortiter et suaviter: avec force et sans compromis sur le fond, tout en soignant une inépuisable douceur que M. l’abbé Chanut déclinait en une patience paternelle qui n’exaspère point ses enfants, de sorte qu’on pouvait facilement tout lui dire ; ainsi qu’en plaisanteries et rires fréquents au travers desquels toutefois apparaissait habilement le bon conseil, l’encouragement opportun.

C’est pourquoi, me semble-t-il, en sermon, volontiers moqueur des trahisons et autres inepties pastorales actuelles, il ne s’autorisait en revanche aucune plaisanterie sur le fond, convaincu que la lourde charge du prédicateur consiste à dire le vrai et à faire du bien à chaque interlocuteur, chacun pour sa propre part, et non point à le distraire de ses erreurs, carences ou de ses imperfections ; et surtout pas à dire à l’auditoire ce qu’il aime entendre : foin de ronronnements entre soi!

Très conscient qu’il servait la Vérité, il en était rempli et convaincu; ses affirmations ne s’en écartaient jamais ; ses réponses la faisaient clairement apparaître.

C’est pourquoi aussi –suaviter– ses leçons passaient mine de rien, ne se présentant jamais comme du moralisme asthmatique, moins encore sous des traits rigides, mais comme un petit vent discret et efficace pour rallumer le feu de la Charité là où cela convenait ou bien comme une ébauche souple et ferme de la correction de vie qu’il indiquait, stimulant l’âme qui se découvrait ensuite désireuse de se bonifier en se réformant elle-même, avec l’aide de la grâce.

A la grâce en effet, il laissait le rôle premier et principal, respectant à ce titre la liberté de l’âme, tout en lui répondant avec une étonnante netteté quand elle s’interrogeait et manquait de lumière.

Il ne dissimulait ni à lui-même ni à l’autre qu’en matière de progrès vers la Sainteté, l’initiative vient de Dieu et la réponse vient, par la grâce, de l’âme elle-même; n’hésitant pas non plus à répéter et répéter encore les mêmes fondamentaux de la vie chrétienne et spirituelle, les mêmes réponses aux questions récurrentes qu’elle lui posaient, sans chercher aucun déguisement pour rendre ces bases plus attrayantes ou son enseignement plus original. Cette persévérance sur l’essentiel introduisait en l’âme une conviction définitive et une pratique progressivement acquise ; non point forcée, en rien volontariste, mais acquise par elle-même: dans cette mesure, les acquis de l’âme devenaient peu à peu décisifs; ils étaient à vrai dire devenus  quelque chose d’elle-même», et ne se perdraient plus guère; la maison intérieure reposait sur des bases de mieux en mieux consolidées.

Ses impatiences et ses emportements parfois, étaient et demeuraient à la superficie de son être; ils semblaient ne jamais entraîner son être profond et cela adoucissait les saillies contre les infortunés destinataires. A vrai dire, il devait être dans une incapacité sinon totale du moins fort amoindrie de blesser profondément autrui. Il aimait les gens; et puis surtout son être se tenait ailleurs.

Il est difficile, aventureux, vaniteux, voire effronté de discerner le fond de l’être de celui qui fut pour moi avant tout un Maître. Tant pis… tant mieux si à cette occasion un meilleur connaisseur du cher abbé puit m’instruire et me corriger (gentiment!).

Tôt le matin, en prière, il devait parfois s’interroger en se demandant «qu’est-ce que je fais là?» alors que le monde erre et n’en finit pas de détresse tangible à secourir.

Probablement se demandait-il de temps à autre:

«Qu’ai-je fait de mon éducation et de mon instruction, prometteuses d’une carrière brillante et d’une notoriété à portée de main dans les bons milieux universitaires et politiques?»

«Pourquoi ces combats paroissiaux, ces engagements au service des œuvres sacerdotales presque ou franchement traditionalistes alors qu’un peu de rouerie, juste un peu, permettrait d’astiquer un Curriculum Vitae très convenable pour de prestigieuses nominations ecclésiastiques?»

Notre-Seigneur lui fit la grâce insigne du renoncement au clinquant et même à certaines responsabilités dans lesquelles il se serait toutefois révélé fort capable (plus que tant d’autres!).

Il saisit cette grâce divine, il chassa progressivement ou d’un coup ces questions insidieuses par cette autre:

«Pourquoi le prêtre est-il fait?»

D’abord et essentiellement, le prêtre est homme de Jésus-Christ, fait pour la prière et le culte. Après cela, il n’est point avare de son temps ni de son enthousiasme en faveur de chaque âme.

Sa pudeur fut telle qu’il enveloppa sa vie personnelle d’union au Christ-Prêtre d’un voile fort efficace sur l’intime de celle-ci:

  • D’abord parce que «le prêtre est un homme seul», comme il aimait à rappeler; point du tout isolé, mais mis à part pour une mission spécifique et sacrée pour l’exercice de laquelle il puise en Dieu surtout l’enthousiasme et les consolations nécessaires.
  • M. l’abbé Chanut ne se laissait pas aller à des confidences –surtout si elles eussent attiré la compassion– car cela aurait pu troubler la relation avec les âmes toujours avides de rendre à leur manière le bien qu’elles ont reçu de leur Pasteur (or le bon Pasteur donne sa vie aux brebis, sans attendre de retour), relation qu’il conservait résolument dans le sens du Pasteur au service de ses brebis et dans une perspective d’éternité.

Pour cette pudeur pastorale, il faisait preuve de recherche; il y consacrait une grande énergie qui souligne sa grandeur d’âme (et aucunement un mépris ni une défiance vis-à-vis des interlocuteurs).

Il s’était ingénié à rendre sa vie spirituelle personnelle insoupçonnable.

A la fin de sa vie, souffrant moralement et physiquement sous les coups de la maladie, cette dissimulation, cette «insoupçonnabilité», rendit le son de la pénitence dure; fidèle à lui-même et à cette spiritualité profonde et dissimulée, il offrit très généreusement ses douleurs cachées en faveur des âmes à racheter.

Notre-Seigneur sur sa Croix a enseigné le prix des âmes.

M. l’abbé Chanut, dans son imitation du Christ souffrant, a forcé l’admiration spirituelle.

Ce fut une splendide et émouvante signature de son authenticité sacerdotale.

A ceux qui demeurent ici-bas dans la tristesse d’une incommensurable perte, il donne une leçon de force d’âme; un efficace stimulant pour aller de l’avant, c’est-à-dire vers l’Eternité, où l’Espérance est très ferme de retrouver le cher abbé, ébloui de Lumière divine et trouvant sans doute le moyen de parler avec intelligence et gaieté à Bossuet, ou à Monsieur Olier. En effet, les Messes célébrées pour l’abbé Chanut ont afflué pour hâter son entrée au Paradis.

Que ce flux bienfaisant se poursuive, avec les prières de chacun.

Archives

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  • A l’issue de la messe, il a donné une conférence avec pour thème: « Le bienheureux Newman et la pérennité du dépôt de la foi dans l’Eglise catholique »

  • Dimanche 30 janvier 2011: Messe pontificale de Mgr Léonard à l’église des Minimes, Bruxelles
  • Messe de l’abbé John Berg, Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre, dimanche 30 janvier 2011:
  • Dimanche 23 janvier 2011: Journée des Familles
  • Journée en l’honneur de la Fête de Sainte Thérèse, Namur, Dimanche 3 octobre 2010
  • Pèlerinage de Foy-Notre-Dame, Dimanche 26 septembre 2010
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  • Messe et Catéchisme en présence de Mgr Léonard, évêque de Namur. Dimanche 8 juin 2008
  • XIIè Journée des Familles, dimanche 25 mai 2008
  • 26è Pèlerinage de Chartres, 10-12 mai 2008
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  • XIIIè pèlerinage traditionnel de Foy-Notre-Dame, dimanche 23 septembre 2007
  • Voyage à Wigratzbad du vendredi 29 juin au dimanche 1er juillet 2007
  • Communions Privées et Solennelles, Chapelle Sainte Thérèse, dimanche 3 juin 2007
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  • Procession à Namur, N-D de Fatima, dimanche 13 mai 2007
  • Journée des Familles, dimanche 25 mars 2007
  • Retraite des Enfants à Riaumont, 18-21 février 2007
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